JohannaRocard-Survivance

Johanna Rocard, recherche costumes pour Batailles Nocturnes, dans le cadre de Diffracted Spaces, coproduction la Station Gare des Mines, novembre 2021

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Johanna Rocard, Survivance, recherches numériques, 2020

Résidence de création

Batailles nocturnes

Johanna Rocard

Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne


La résidence de création de Johanna Rocard fait suite à une performance présentée, en mai 2021, à la Fondation Fiminco à Romainville. L’artiste souhaite enrichir le projet et l’adapter à la scène afin de pouvoir le diffuser en 2023-2024. La Criée centre d’art contemporain l’accompagne dans un premier temps de recherche à Rennes composé d’une semaine de répétitions avec quatres danseur·ses, d’une semaine d’écriture et d’adaptation puis d’un temps dédié à la création son et lumière qui aura lieu plus tard dans l’année.

Batailles nocturnes est un hommage aux fêtes sauvages et aux danses de marges résistantes, un rituel moderne s’inscrivant dans la lignée des danses de sols collectives de conjuration du mauvais sort. Projet construit dans un dialogue anachronique entre le texte éponyme de Carlo Ginzburg, des récits de danceflors réelles ou oniriques, contemporains, Batailles nocturnes devient le lieu commun des danseur·ses folles d’hier et d’aujourd’hui.

  • Batailles Nocturnes est un dancefloor, un sol de danses fertile et résistant,
  • Batailles Nocturnes est un rituel hybride, collectif, magique,
  • Batailles Nocturnes, nouvelle création 2022, se situe à la croisée de la performance chorégraphique, du concert expérimental, du documentaire sonore, l’ensemble articulé par une réflexion sur le rôle des danses de marges en temps de crises (club techno, fêtes sauvages en périphéries urbaines et rurales, fêtes sur les ZAD) et la survivance des rituels précapitalistes de conjuration du mauvais sort.

Batailles Nocturnes s’inscrit dans la tradition millénaire et nécessaire des corps collectifs dansants et résistants, car, que cela soit dit, la bataille continue et, malgré les fatigues, jamais nous ne nous laisserons abattre.

Dans un premier temps, c’est un dancefloor silencieux qui est donné à voir, une mise en lumière nomade des corps en mouvement et une rencontre avec chacun·e des danseur·ses en présence. Une voix s’élève, elle reprend les paroles des Benandanti, celles et ceux qui vont pour le bien, membres d’une communauté féodale italienne qui se battaient, la nuit, dans leurs sommeils, pour la fertilité des récoltes et la défaite des forces du mal sur les sols et les corps.

Peu à peu se devinent des respirations. L’ensemble des corps génère une matière sonore mixée en live par Meryll Ampe, artiste sonore, entre techno minimale et massage sonique archaïque. S’y mêlent les récits d’épidémies choréiques, de répressions des corps dansants, les témoignages militants des danseur·ses présent·es. Les corps accélèrent, s’arrêtent, parfois se rencontrent, entre acte thérapeutique et mouvement collectif. Alors, peut-être, ceux et celles qui, jusqu’ici, étaient témoins de cet étrange rituel, se laisseront elleux aussi à fouler le sol sous leurs pieds.

Une édition est donnée aux personnes présentes, tel un outil pour les temps à venir, combinant à la fois les textes convoqués, les entretiens menés, les paroles récoltées et les playlists silencieuses qui animent les danseur·ses. Cette édition fait alors état non seulement de la recherche création qu’est Batailles Nocturnes mais a surtout pour ambition d’étirer l’expérience, de faire de chaque salon, chambre, voiture des espaces d’entraînement pour les batailles à mener, où résonnent les morceaux de courage de chacun·e.

Selon les espaces d’activations, Batailles Nocturnes se joue sous la forme d’une pièce sonore et chorégraphique d’une heure environ, ou dans un format plus long qui se transforme en dancefloor collectif à la suite de la performance.



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Johanna Rocard