Seulgi Lee, montage d’une photo des rochers sculptés de l’Abbé Fouré dans U : La parole aux lèvres salivées = Mensonge, 2019
Seulgi Lee © Adagp, Paris, 2019
courtesy Jousse Entreprise, Paris
identité visuelle © Lieux Communs
Seulgi Lee, vue de l’exposition LE PLUS TÔT C’EST DEUX JOURS MIEUX, La Criée centre d’art contemporain, Rennes, 2019
photo : Benoît Mauras – Seulgi Lee © Adagp, Paris 2019
Seulgi Lee, vue de l’exposition LE PLUS TÔT C’EST DEUX JOURS MIEUX, La Criée centre d’art contemporain, Rennes, 2019
photo : Benoît Mauras – Seulgi Lee © Adagp, Paris 2019
Seulgi Lee, vue de l’exposition LE PLUS TÔT C’EST DEUX JOURS MIEUX, La Criée centre d’art contemporain, Rennes, 2019
photo : Benoît Mauras – Seulgi Lee © Adagp, Paris 2019
Seulgi Lee, vue de l’exposition LE PLUS TÔT C’EST DEUX JOURS MIEUX, La Criée centre d’art contemporain, Rennes, 2019
photo : Benoît Mauras – Seulgi Lee © Adagp, Paris 2019
Seulgi Lee, KUNDARI araignée, structure tubulaire avec cinq cercles,150 x 124 x 151 cm, 2019
collaboration avec Brice Oziel, Montreuil-sur-Ille
production : La Criée centre d’art contemporain, Rennes – photo : Benoît Mauras – Seulgi Lee © Adagp, Paris 2019
Seulgi Lee, CHUM, papier coréen, métal, 60 × 123 x 25, 2019
collaboration avec Youngchul Kim, le chaman pour Guimé, île Jéju et Yunju Chang, curator de Wooran Foundation
production : Wooran Foundation – photo : Benoît Mauras – Seulgi Lee © Adagp, Paris 2019
Seulgi Lee, U : 유언비어 (流言蜚語). Yu-eon-bi-eo. U : Mots coulent comme de l’eau, rampent comme un insecte. = Rumeur., soie de Jinju, coton, 155 x 195 x 1 cm, 2019
collaboration avec Seungyeon Cho de Tongyeong, Corée
production : La Criée centre d’art contemporain, Rennes – courtesy Gallery Hyundai, Séoul – photo : Simon Boudvin – Seulgi Lee © Adagp, Paris, 2019
Seulgi Lee, SEOLOUI GA, papier coréen, 40 x 450 cm, 2019
collaboration avec Jaesun Lee et Changmi Kang, les chamans de Seoloui, mont Gyeryong et Yunju Chang, curateur de Wooran Foundation
production de l’artiste avec la coordination de Wooran Foundation, Séoul – photo : Benoît Mauras – Seulgi Lee © Adagp, Paris 2019
Seulgi Lee, vue de l’exposition LE PLUS TÔT C’EST DEUX JOURS MIEUX, La Criée centre d’art contemporain, Rennes, 2019
photo : Benoît Mauras – Seulgi Lee © Adagp, Paris 2019
Seulgi Lee, W / Jeune fille bien coiffée. W / Sa2 la2 kwa2 shu1ngu2 la2 shhũ1 itzie ske2., cœur de palme, laiton, 100 x 111 x 23 cm, 2017
collaboration avec la coopérative des vannières Xula, Santa Maria Ixcatlan, Mexique
courtesy de la galerie Jousse Entreprise, Paris – photo : Benoît Mauras – Seulgi Lee © Adagp, Paris 2019
Seulgi Lee, W / Jeune fille bien coiffée. W / Sa2 la2 kwa2 shu1ngu2 la2 shhũ1 itzie ske2., détail, cœur de palme, laiton, 100 x 111 x 23 cm, 2017
collaboration avec la coopérative des vannières Xula, Santa Maria Ixcatlan, Mexique – courtesy de la galerie Jousse Entreprise, Paris
Seulgi Lee, ÎLE AUX FEMMES, film, 16 min, 2019
collaboration avec Anne-Laure Vincent et Clémence Mimault – image et montage : Pierre-Philippe Toufektchan – production : La Criée centre d’art contemporain, Rennes
photo : Benoît Mauras – Seulgi Lee © Adagp, Paris 2019
Seulgi Lee, ÎLE AUX FEMMES, film, 15 min, 2019
collaboration avec Anne-Laure Vincent et Clémence Mimault
image et montage : Pierre-Philippe Toufektchan – production : La Criée centre d’art contemporain, Rennes – Seulgi Lee © Adagp Paris 2019
Seulgi Lee, مشْروك MACHRUK, terre cuite et bois peint, 70 x 95 x 40 cm, 2018 - 2019
collaboration avec Aïcha Lakhal, Ain Bouchrik du Rif, Maroc
production : L’appartement 22, Rabat – photo : Simoin Boudvin – Seulgi Lee © adagp Paris, 2019
Seulgi Lee, مشْروك MACHRUK, terre cuite et bois peint, 70 x 95 x 40 cm, 2018 - 2019
collaboration avec Aïcha Lakhal, Ain Bouchrik du Rif, Maroc – production : L’appartement 22, Rabat
Seulgi Lee, DEPATTURE, film, 25 min, 2019
image et montage : Pierre-Philippe Toufektchan – production : centre d’art la chapelle Jeanne d’Arc, Thouars
courtesy des galeries Jousse Entreprise, Paris et Gallery Hyundai, Séoul – photo : Benoît Mauras – Seulgi Lee © Adagp, Paris 2019
Exposition
LE PLUS TÔT C’EST DEUX JOURS MIEUX
Seulgi Lee
du 21 septembre au 17 novembre 2019
vernissage le vendredi 20 septembre 2019 à 18h30, dans le cadre de la rentrée des arts visuels de la Ville de Rennes
Intitulée LE PLUS TÔT C’EST DEUX JOURS MIEUX, d’après le proverbe breton ’N abretañ ar gwellañ (en français : Le plus tôt c’est toujours mieux), l’exposition de Seulgi Lee à La Criée centre d’art contemporain présente un ensemble d’œuvres nourries de collaborations proches ou lointaines. Elle explore la notion de trope, une figure de style entraînant un changement ou un détournement de sens.
L’artiste emprunte la notion de trope à Richard Sennett1. Définissant l’artisanat au‑delà d’un savoir‑faire spécialisé, le sociologue réévalue la contribution fondamentale de celui‑ci au développement des pratiques, mais aussi des théories humaines. L’approche de Richard Sennett trouve un écho dans l’œuvre de Seulgi Lee, qui « travaille depuis quelques années en étroite collaboration avec des artisans, dans une tentative de rendre visible le lien entre l’artisanat et la culture orale »2.
Le titre est le premier trope de l’exposition : l’écart de sens est lié ici à une appréhension décalée du proverbe par l’artiste, qui joue avec humour de son rapport d’étrangeté à la langue française. On retrouve également la figure de style dans l’ensemble d’œuvres U, dont six couvertures sont présentées à La Criée. Sur celles-ci, des compositions géométriques sont réalisées dans la technique traditionnelle du Nubi, chacune figure un proverbe très usité en Corée. Deux détournements se produisent simultanément via le traitement imagé de la langue et la puissance symbolique des dessins. Ainsi, dans 짚신도 짝이 있다. Jip-sin-do Jjak-i It-da (Même la sandale en paille trouve sa paire), qui veut dire « une âme sœur existe pour chacun·e », on peut effectivement voir deux sandales dans les ovales en tissus colorés de la couverture qui se superposent légèrement.
L’intérêt pour la transmission orale amène Seulgi Lee à s’intéresser à la culture immatérielle des régions françaises à travers leurs répertoires de chansons traditionnelles. Les deux films présentés dans l’exposition en témoignent. Le premier, intitulé DEPATTURE, très proche du documentaire, recueille les chants et témoignages de chanteuses et chanteurs du Poitou, animés par leur goût pour le chant autant que par la défense de leur répertoire. Y fait écho la fiction ÎLE AUX FEMMES, tournée cet été dans le Trégor, dans laquelle deux jeunes femmes chantent et dansent dans le crépuscule qui s’épaissit.
L’exposition de Seulgi Lee à La Criée floute les frontières et opère des glissements multiples de l’artisanat à l’art, de la transmission orale à sa fixation, de l’universel au singulier, de l’immémorial passé au fugace contemporain. L’artiste transforme La Criée par la couleur et réunit pour la première fois des couvertures de Tongyeong, des papiers chamans du mont Gyeryong ou de l’île Jéju en Corée, de la vannerie Ixcatèque du Mexique, de la poterie rifaine du Maroc ou des chants des pays de Gargantua, ponctués par deux grands stabiles en métal peint – représentations abstraites et géantes de sexes féminins. Seulgi Lee propose de « plier l’espace de La Criée pour ensuite le déplier lentement afin de faire (re)sortir les lumières du crépuscule ».
1 – Richard Sennett, Ce que sait la main : la culture de l’artisanat, Albin Michel, 2010
2 – Seulgi Lee, correspondance avec Pierre Déléage, 17 juillet 2019
commissariat
Sophie Kaplan
production
La Criée centre d’art contemporain, Rennes